Tout le monde s'arrache Teddy Riner

Le judoka français Teddy Riner-Photo : Dimitar Dilkoff / AFP

Tout le monde s'arrache Teddy Riner
publié le 31/01/2008 - 11h13, par SPORT / Alexandre Herbinet

Médias, sponsors : depuis son titre de champion du monde, le gentil géant français a changé de dimension et fait l'objet de toutes les convoitises. Les enchères montent...

Teddy Riner est un garçon intelligent. Très intelligent. Du genre à garder les pieds sur terre. Depuis son sacre mondial dans la catégorie des lourds, obtenu en septembre dernier à Rio, au Brésil, le nouveau gentil géant du judo tricolore gère sa notoriété naissante sans s'enflammer. Sans se presser et en prenant surtout soin de garder sa tête bien faite sur les épaules. Sur le plan médiatique, son cas est assez hallucinant : en ce début 2008, obtenir une interview de Teddy Riner est aussi difficile que de décrocher un one-to-one avec le président de la République. "Il n'a pas envie de se disperser, explique Moïse Riner, le père du prodige, qui est devenu son porte-parole officiel. Il serait très facile de tout accepter pour surfer sur la vague, mais Teddy préfère se concentrer sur la préparation pour les Jeux olympiques. Il n'y a que ça qui compte pour l'instant."

Pas faux. Conséquence ? La moindre requête d'entretien avec le successeur de David Douillet doit se faire longtemps à l'avance... sans garantie de résultat positif. Bien au contraire. "C'est très compliqué, j'ai une pile de demandes sur mon bureau. Ces prochaines semaines, il va faire deux passages télévisés et une interview pour le magazine de la Fédération française, mais c'est à peu près tout. Pour le reste, on ferme les robinets, afin de le laisser se préparer", explique Valérie Douillet, la femme de la légende vivante du judo français, qui s'occupe désormais des relations presse de Riner et de toute l'équipe de France, via sa société Daval Consulting.

De l'or et de l'argent

Cette dernière a remporté un appel d'offres, lancé par la Fédération en novembre dernier. Jusque-là, c'est l'ancien champion du monde Stéphane Traineau qui s'occupait de Teddy. Les parents du jeune prodige avaient fait appel à ses services en avril dernier, pour conseiller leur fils sur la stratégie médiatique à adopter, au lendemain de son titre de champion d'Europe des lourds, avant de changer d'avis. "Il n'y a plus rien entre Stéphane et Teddy, confirme Moïse Riner. Tout est entre les mains de Valérie Douillet." Du côté de Traineau, le son de cloche n'est, bien entendu, pas le même : "L'appel d'offres n'est jamais arrivé jusqu'à moi. La Fédération a juste voulu récupérer Teddy.

"En plus de la guéguerre entre le clan Douillet et le clan Traineau, Riner déchaîne également la convoitise des sponsors. Courtisé par Nike, qui n'a pas hésité à couvrir le garçon de cadeaux et d'invitations dans différents événements pour l'attirer, Teddy a finalement opté pour adidas et un partenariat de 100.000 euros annuels. "Il a choisi l'offre la plus sérieuse pour son avenir, celle qui lui offre le plus de perspectives, explique son avocate, maître Delphine Verheyden. Pour le reste, les demandes se multiplient, mais on préfère attendre un peu, pour peser le pour et le contre." Seul autre contrat paraphé à ce jour, celui avec la marque de gâteaux Brossard, pour un montant annuel de 35.000 euros. Malgré de nombreuses sollicitations - une société d'assurance et une marque automobile seraient notamment sur les rangs - le champion a déjà averti que s'il signait de nouveaux contrats, ceux-ci ne prendraient effet qu'après les Jeux. Histoire de se concentrer sur sa préparation olympique et de mettre toutes les chances de son côté pour l'emporter. Et forcément, en cas de victoire, de transformer sa médaille d'or en beaucoup, beaucoup d'argent...

Alexandre Herbinet

FONTE (photo include): Freesport.fr - France

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