quarta-feira, novembro 17, 2010

Claude Urvoy. Le Brest-Tokyo-Brest



Claude Urvoy, Odile Nishikiori (ex-élève du Dojo Brestois qui vit au Japon), avec Lucie Décosse, au lendemain de sa superbe victoire, Nathalie Daniault et André Hervé. Photo DR
Après cinq semaines au Japon avec le championnat du monde de judo, au menu, le Brestois Claude Urvoy est de retour. La tête pleine de souvenirs et de méthodes de travail, à appliquer.

Tout le monde n'a pas eu la chance, d'avoir un papa judoka. Philippe Urvoy, si et il va pouvoir profiter à plein, de ce dixième voyage de Claude, au pays du soleil levant. En 1956, il avait déjà assisté au premier championnat du monde, au Japon. En 2010, ce n'était sûrement pas le dernier. A 77 ans, l'homme respire la santé, il est donc inutile d'évoquer la boucle bouclée. Mais qu'est-ce qui fait courir Claude? Le judo, pardi, celui qu'il a découvert à Saïgon, en 1951 et qu'il a pu savourer, du 9 au 13septembre dernier, au Budokan. Le maître a apprécié le nouveau souffle du judo, qui puise dans ses racines, en respectant certaines valeurs: «J'avais décidé de faire un peu moins de judo et plus de tourisme. Je connais du monde à la campagne et j'ai pu y aller. J'ai visité Kyoto, une ville magnifique, pendant trois jours. J'ai retrouvé l'ex-championne olympique Sasaki, qui habite d'ailleurs Fouesnant. Elle y était en famille».

Décosse et Riner

Et Claude d'égrener ses différents jours, où le temps ne défile pas à l'occidentale. En 1956, il a vécu huit mois à Tokyo, mais c'est la campagne nippone qui trouve grâce, à ses yeux. Et quand l'heure de la compétition s'est rapprochée, Claude Urvoy en a fait de même, préférant la sueur du Budokan, au quartier animé et branché de Shinjuku: «Il y a encore peu de temps, le judo était devenu moche. C'était une espèce de lutte, à la sauce des pays de l'Est. De l'anti-judo. Les nouvelles règles ont changé la donne, le judo redevient beau». Chez le maître brestois, la sagesse de l'âge, ne rime pas forcément avec la langue de bois. Une franchise qui lui a valu, dans le milieu et dans un passé lointain, plusieurs ennemis. Pour le compte, il restera fâché un bon moment, avec les instances fédérales. Alors, entendre évoquer les performances françaises au Japon (huit médailles), avec la voix éclairée de Claude, est une madeleine de Proust, à déguster avec empressement: «On a la chance d'avoir deux champions d'exception: Lucie Décosse et Teddy Riner. Ils raflent quatre belles médailles d'or. C'est mon avis, mais Riner sera plus fort que Douillet. Techniquement, il a encore progressé et il lui reste de la marge. Ses progrès sont visibles. En plus, il est sympa et bien conseillé. Autour de lui, il n'y a pas de «mafia». Quant à Lucie, c'est cinq combats et cinq ippons».

Adieu à Geesink

Loïc Kerval est le seul médaillé français, de bronze, que l'esthète Claude Urvoy n'a pas goûté. Un jugement sans appel: «Alors lui, c'est un peu la honte du judo hexagonal! Il se tient très mal sur le tapis. Depuis longtemps, il a de mauvaises habitudes». Interdiction formelle, chez le Brestois «Made in Japan», de sacrifier la forme au résultat. Et surtout pas à 77 ans. Hasard étrange de la vie et de la mort, quelques jours avant le championnat du monde, le mythique hollandais, Anton Geesink, s'est éteint à 76 ans. Geesink, tombeur des Japonais en 1961, Claude Urvoy espérait revoir ce monstre sacré: «On aimait se parler cinq minutes. Comme en 1956, quand je l'ai connu». Un colosse s'en est allé, et un professeur brestois, va perpétuer son histoire... et l'amour du judo.

Patrice Salaün

FONTE: Le Télégramme

http://www.letelegramme.com/
http://www.letelegramme.com/sports/judo/claude-urvoy-le-brest-tokyo-brest-24-09-2010-1060496.php

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