sábado, fevereiro 28, 2009

Centenaire de la naissance de Chebbi Le mythe ou l’idéal?


Centenaire de la naissance de Chebbi Le mythe ou l’idéal?
La Presse Publié le 28.02.2009

Les festivités de la célébration du centenaire de la naissance d’Aboul Kacem Chebbi dont nous avons exposé les grandes lignes dans notre édition du mercredi 25 février 2009 donnent la preuve de l’importance de Chebbi dans le patrimoine littéraire national.

Au-delà de l’attention accordée à cet événement, c’est le statut du poète chez nous qui se révèle dans son étendue la plus enracinée dans les choix de la politique culturelle nationale.

Les trois quarts du siècle qui nous séparent de la disparition de Chebbi ont été meublés d’un mouvement de recherche et d’analyse de l’œuvre et de la vie du poète. Tour à tour laudative, critique ou interrogative, cette recherche est aujourd’hui en passe de se positionner par rapport au parcours du poète lui-même mais aussi par rapport à l’évolution de la poésie chez nous.

Des interrogations se profilent quant à la véritable dimension esthétique du poète. Il s’agit essentiellement de la question de savoir la portée de sa poésie, de formuler les termes sémiologiques susceptibles de nettoyer les contours de cette œuvre.

Faut-il rappeler que l’approche de cette œuvre s’est souvent encombrée de l’argumentaire nationaliste, universaliste, romantique en finissant par la cloisonner dans une perception mythique?Les catégories scolaires s’en rendent très rapidement compte qui se sentent «obligées» de consommer cette poésie au gré de la programmation scolastique, sans avoir l’occasion de toucher vraiment l’essentiel de l’œuvre de Chebbi.

N’est-ce pas à l’école qu’un travail basique se doit d’être entamé en vue de préciser les termes de l’idéal poétique que représente Chebbi.

En elle-même, que vaudrait l’œuvre de Chebbi si on ne la réinscrit pas dans le cheminement littéraire, culturel, social et politique de la Tunisie des années 30?

Fugace, mais néanmoins intense, l’œuvre de Chebbi se déploie comme le révélateur d’un projet culturel et social en gestation. Vu sous cet angle, Chebbi ne fut pas seulement un poète. Bien plus, il a été l’initiateur du sens critique, l’instigateur d’une «combine» (au sens développé par Borhane Alaouié pour le cinéma de combine) autour de laquelle ont gravité réformateurs sociaux, éditorialistes, éditeurs, écrivains, poètes et intellectuels de tous bords.

Le paramètre cardinal de cette combine, de ce projet, de cette perspective n’est autre que la culture du savoir, de la connaissance.

Chebbi, qui se disait, amèrement, «voler d’une seule aile» parce qu’il ne connaissait que la langue arabe, s’est ressourcé auprès de la culture française traduite, sa curiosité l’a poussé très loin dans la découverte d’autres cultures. C’est à se demander comment il s’y est pris avec la mort qui rôdait autour de lui aussi tôt.

Les notions de l’altérité, du sens critique, de l’adhésion, par la poésie et le travail sur la langue, sont peut-être les valeurs les plus méritoires de son parcours.

Bien plus que sa poésie elle-même, elles s’inscrivent dans l’idéal poétique dont devaient s’imprégner les jeunes poètes et tous ceux qui se sentent concernés par la chose poétique.

C’est à ce niveau, peut-être, que la célébration de son centenaire devrait mobiliser et motiver la recherche sur l’œuvre et le parcours de Chebbi.

Faouzia MEZZI

FONTE: Jetset Magazine - Tunis,Tunisia
FOTO : Aboul Kacem Chebbi

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