Anchor Point, Morocco.
Doug Orton
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Collaboration
La poésie, de la darija à l'espagnol
Présentation de deux recueils traduits du marocain en espagnol
Publié le : 25.01.2008 15h48
Cette fois-ci, la librairie Kalila Wa Dimna avait rendez-vous avec la poésie.
Celle très populaire écrite dans la langue du peuple: la darija, mais qui a eu, de surcroît, le privilège d'être traduite en espagnol par le célèbre professeur et traducteur Francisco Moscoso.
La poésie, de la darija à l'espagnol
Présentation de deux recueils traduits du marocain en espagnol
Publié le : 25.01.2008 15h48
Cette fois-ci, la librairie Kalila Wa Dimna avait rendez-vous avec la poésie.
Celle très populaire écrite dans la langue du peuple: la darija, mais qui a eu, de surcroît, le privilège d'être traduite en espagnol par le célèbre professeur et traducteur Francisco Moscoso.
Deux poètes marocains, notamment Mourad Kadiri et Ahmed Lemsyeh, ont partagé cet honneur. «D'abord, il faut savoir que le docteur Francisco Moscoso a une connaissance très vaste des dialectes marocains du nord, vu qu'il a traité profondément ce sujet dans son mémoire de fin d'études, en tant que linguiste. Sa passion pour la langue dialectale marocaine l'a amené à s'intéresser à ses contes, ses dialogues, ses règles, puis sa poésie. Ma rencontre avec lui s'est réalisée en 2003, alors qu'il avait déjà traduit deux de mes écrits, sans me connaître. Ce qui m'a fait énormément plaisir et a permis l'opportunité d'autres collaborations, à savoir le recueil «Hal ou ahoual» (Estado y estados).
Son choix s'est porté sur ce dernier parce qu'il composé d'un seul écrit où il y a la narration avec une personne jouant plusieurs rôles et situations, d'où l'appellation de «Hal ou ahoual».Un travail purement culturel qu'il a, également, accompli avec mon ami Mourad Kadiri et son recueil « Rhzil labnat » (Hilado de chicas), que Francisco Moscoso a pu apprécier grandement du fait qu'il enseigne la littérature marocaine. Donc, cela pourra servir pour rapprocher ses étudiants du vécu marocain, étant donné que Mourad emploie dans ses compositions les mots comme un jeu pour faire découvrir des sensations et des sentiments issus de la vie quotidienne», affirme Ahmed Lemsyeh, ajoutant que cette démarche culturelle pourra raffermir davantage les liens séculaires des deux peuples et libérer la poésie marocaine des stéréotypes qui l'ont souvent enfermée.
Moscoso n'en est pas à sa première expérience avec la poésie en arabe, qu'il a découvert en 1999 à Cadix, où on lui a proposé de traduire quelques poèmes d'Ahmed Lemsyeh. Une seconde expérience s'est effectuée lors de son séjour à Rabat en 2003, avec un livre du même auteur. Puis, grâce à ce dernier, il a rencontré Mourad Kadiri, poète et chercheur dans la poésie marocaine. Ces deux poètes ayant, pour lui, élevé la langue du peuple à son plus haut niveau, c'est-à-dire la poésie. «Nous sommes aussi devant deux générations de poètes marocains qui écrivent en darija. Ahmed Lemsyeh représente une première génération qui libère définitivement la poésie en darija des images stéréotypées héritées de la «Qassida» classique. Celle de Mourad appartient à la nouvelle étape dans la production du zajal, qui a rompu le lien avec les modèles classiques», ajoute Francisco.
Mourad Kadiri, quant à lui, considère cette expérience comme un travail considérable effectué par le traducteur Francisco Moscoso, un vrai connaisseur dans l'univers de la darija. «La traduction de ces deux recueils est une occasion pour transmettre une expérience de zajal marocain vers des horizons internationaux et plus spécialement en Espagne, avec laquelle nous avons des affinités ancestrales, sachant que ce zajal a pris naissance en Andalousie, avant d'émigrer au Maroc. C'est donc à travers des ponts culturels que nous pouvons raffermir nos relations et nos échanges et la poésie représente le pont idéal pour renforcer l'amitié et le dialogue entre nos deux pays», conclut Mourad Kadiri.
Cette présentation a été relayée par des lectures de poésies dans les deux langues. Les textes en darija ont été récités respectivement par Lemsyh et Kadiri, dont la traduction a été lue par le directeur de l'Institut Cervantès, Federico Arbos, et le conseiller culturel de l'Ambassade d'Espagne, Alfredo Mateos. Ce qui révèle de grandes accointances entre la langue espagnole et le dialecte marocain, comme l'a bien précisé le directeur de l'Institut Cervantès.
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La poésie en arabe dialectal
La poésie en arabe dialectal
La composition de poèmes en arabe dialectal n'est pas récente dans le monde arabe. Nous connaissons tous la poésie d'Ibn Quzman, auteur des zajal, qui vécut en Andalsie au XIIe siècle. Si le zajal médiéval est écrit dans le registre dialectal, il est absorbé par la métrique classique. Nous avons aussi la poésie, connue par le nom de melhoun, de SidiAbderrahman El Majdoub, qui bvécut au XVIe siècle. Il y a aussi une longue tradition de ce genre dans le Maghreb. Mais toutes ces productions sont soumises à une métrique et à une thématique parfois figée. C'est seulement avec la poésie contemporaine que les poètes arrivent à se libérer de ces contraintes pour pouvoir laisser échapper librement les mots de leur inspiration. Le mot qui définit celui qui écrit les zajal en espagnol est «cejelero».
Par Ouafaâ Bennani LE MATIN
Par Ouafaâ Bennani LE MATIN
FONTE: Le Matin.ma - Casablanca,Morocco
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