Le vendredi 29 mai 2009
Carcasses : poésie de la marginalité
Carcasses : poésie de la marginalité
Anabelle Nicoud
La Presse
Après une première aux Rendez-vous du cinéma québécois et une sélection à la Quinzaine des réalisateurs, Carcasses se fraye un chemin jusqu'aux salles obscures de la province.
La Presse
Après une première aux Rendez-vous du cinéma québécois et une sélection à la Quinzaine des réalisateurs, Carcasses se fraye un chemin jusqu'aux salles obscures de la province.
L'incontournable Denis Côté pose avec cette fable sur la marge une nouvelle pierre à une œuvre singulière et dense, s'il en est.
À Saint-Amable, Jean-Paul Colmor, 74 ans, règne en maître sur sa «cour à scrap». Il est un ramasseux, obsessif de l'objet qu'il empile sans fin dans une maisonnette de campagne et dans les bois qui l'entourent. Rien n'est pourtant laissé au hasard chez Colmor qui, conscient du regard que l'on peut poser sur lui, organise sa vie autour de sa manie.
L'arrivée de quatre jeunes trisomiques fait basculer la vie de Colmor: le territoire, envahi, passe alors sous le contrôle de cette présence pour le moins surprenante. Sans un mot, les jeunes toisent Colmor, fusil sous le bras et chargé, comme les marginaux des villes, de sacs à dos et d'un chariot.
Denis Côté s'amuse ici à établir un univers réel, documentaire, presque - celui de Colmor -, pour mieux le bouleverser par l'arrivée surréaliste des jeunes.
À la fiction, Côté emprunte la possibilité de créer le chaos - la prise de pouvoir par les jeunes bouleversant l'ordre idéal de Colmor. Du réel, Côté vole un personnage démesuré, plus grand que la fiction : Jean-Paul Colmor.
Comme dans Nos vies privées ou Elle veut le chaos, l'univers de Carcasses se déploie à la campagne, dans les sous-bois, là où la route s'achève en un cul-de-sac. Côté donne à son décor une majesté, accentuée par l'utilisation de la musique (des symphonies de Gustav Mahler) ou une richesse de sons (dont on doit la conception à Frédéric Cloutier).
Contemplation
Le spectateur est invité à contempler cet univers presque en voyeur: on en ignore les règles, on peine à comprendre l'objet des conversations - quand conversations il y a - et des gestes quotidiens, quoique décalés, acquièrent une dimensions inquiétante, mystérieuse, voire surréaliste.
Il y a dans Carcasses une dimension métaphorique, presque sacrée. Les personnages du film ne sont-ils pas, comme les voitures abandonnées et collectionnées là, les naufragés d'une société qui ne veut pas les voir? Les bois, le domaine et le paradis d'un Colmor évoquent l'utopique paradis terrestre, menacé par l'invasion de la violence et d'une forme de guérilla.
Chez Denis Côté, la poésie naît toujours du silence, des touches absurdes et humoristiques dont il ponctue ses films - on pense ici à un plan de Colmor avec une poussette. La beauté naît ainsi de la majesté des lieux, mais aussi de visages imparfaits, irréguliers, témoins d'un monde inconnu, fascinant et menaçant.
Avec Carcasses, Denis Côté poursuit son exploration de formes narratives atypiques et inattendues. Ce quatrième long métrage précise encore un peu plus la signature d'un réalisateur qui prend le parti de surprendre le spectateur plutôt que de la caresser dans le sens du poil.
Sa voix, encore trop peu entendue au Québec, résiste aux modes, aux tendances et aux facilités. Quelque chose nous dit que le meilleur est encore à venir.
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* * * 1/2Carcasses. Chronique de Denis Côté. Avec Jean-Paul Colmor, Étienne Grutman, Célia Léveillée-Marois, Mark Scanlon, Charles-Élie Jacob, Julie Rouvière, Anne Carrier. 1 h 13.
Jean-Paul Colmor règne en maître sur son royaume de carcasses automobiles. L'arrivée d'un groupe de jeunes trisomiques trouble sa solitude.Denis Côté renoue, après Elle veut le chaos, avec un cinéma spontané, plus libre dans sa forme, plus expérimental aussi. Voilà une œuvre forte et singulière, mais qui ne plaira sans doute pas à tout le monde.
FONTE (foto incluída) : Cyberpresse - Montréal,Québec,Canada
Dr. boa noite, é uma honra tê-lo como amigo no Judô, vossa presença, em nosso blog, nos deixa muito felizes. Acompanhamos seu trabalho e é fundamental pessoas que divulgam o Judô com toda humanidade e sensibilidade necessárias. Parabéns pelo seu Blog, seja sempre bem vindo ao nosso Blog e estando em São Paulo é nosso convidado.
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Francisco F S Aoyama