Imacom, Frédéric Côté
Le lundi 03 mars 2008
Le meilleur ami du tatami depuis 50 ans
Le meilleur ami du tatami depuis 50 ans
Mario Goupil
La Tribune
COOKSHIRE EATON Robert Chaussé enseignait le judo au Collège de Sherbrooke depuis presque 30 ans quand, en 1996, il a perdu son permis de conduire parce que ses yeux l'abandonnaient petit à petit. Il a alors dû renoncer au dojo qu'il avait développé et qu'il aimait tant, ne pouvant plus se déplacer entre Sherbrooke et Cookshire-Eaton, son lieu de résidence. Ce fut, admet-il, l'un des jours les plus tristes de son existence.
Le judo, c'est toute la vie de Robert Chaussé. Il est le meilleur ami du tatami depuis 50 ans. Ce n'est donc pas la dégénérescence de la rétine de ses yeux qui allait l'arrêter.
La Tribune
COOKSHIRE EATON Robert Chaussé enseignait le judo au Collège de Sherbrooke depuis presque 30 ans quand, en 1996, il a perdu son permis de conduire parce que ses yeux l'abandonnaient petit à petit. Il a alors dû renoncer au dojo qu'il avait développé et qu'il aimait tant, ne pouvant plus se déplacer entre Sherbrooke et Cookshire-Eaton, son lieu de résidence. Ce fut, admet-il, l'un des jours les plus tristes de son existence.
Le judo, c'est toute la vie de Robert Chaussé. Il est le meilleur ami du tatami depuis 50 ans. Ce n'est donc pas la dégénérescence de la rétine de ses yeux qui allait l'arrêter.
Condamné à demeurer dans son village, Robert Chaussé a donc choisi de poursuivre son oeuvre bénévolement en créant, il y a une dizaine d'années, de concert avec le centre des loisirs de Johnville, une école de judo à quelques centaines de mètres de chez lui, au sous-sol de la salle municipale de cette ancienne petite municipalité."
Tant et aussi longtemps que la vie va me le permettre et qu'il va y avoir des gens intéressés, je vais continuer à enseigner le judo", assure l'homme de 70 ans.
Ce n'est donc pas demain la veille que Robert Chaussé entend remiser pour de bon son judogi, que d'aucuns appellent kimono.
Robert Chaussé se souvient que, très jeune, il a toujours aimé "se tirailler". C'est un peu normal, peut-être, quand on est, comme lui, le plus jeune garçon dans une famille qui compte 12 enfants.
"Vers l'âge de 18 ou 19 ans, certains de mes amis, qui s'étaient déjà initiés au judo, m'ont présenté celui qui allait devenir notre entraîneur: François Mercier. J'avais déjà essayé la boxe, mais recevoir des coups de poing dans le visage, ce n'était pas mon fort. Par contre, j'ai rapidement eu la piqûre du judo", raconte-t-il.
À 5'5 1/2'' et 125 lb, Robert Chaussé venait de découvrir un sport qui allait lui permettre d'acquérir une certaine assurance. Pour ne pas dire une assurance certaine. Il allait devenir "ceinture noire" à l'âge de 25 ans."
Je ne me suis jamais servi du judo pour me défendre, dit-il. C'est un sport qui t'apprend plutôt à te contrôler. Mais c'est bien sûr que tu te sens en confiance si quelqu'un t'achale...
"Robert Chaussé a créé sa première école de judo au centre Sainte-Jeanne D'Arc avant de la déménager au Cégep de Sherbrooke quand celui-ci a ouvert ses portes, vers la fin des années 60. Une demande en ce sens lui avait été faite par l'ancien directeur du Centre de l'activité du Collège de Sherbrooke, Jean Perrault, devenu maire de la ville de Sherbrooke depuis.
"Si ça n'avait pas été de mes problèmes avec mes yeux, je serai encore au Cégep de Sherbrooke aujourd'hui. Nous avions un beau dojo. J'ai aidé à former entre 20 et 25 ceintures noires au fil des ans", rappelle fièrement M. Chaussé.
En 1987, Robert Chaussé avait même organisé un championnat canadien de judo à Sherbrooke. "Mais je n'en organiserais pas un autre. C'est trop d'ouvrage!" assure-t-il.
Le septuagénaire se contente maintenant de prodiguer ses conseils à la vingtaine de jeunes qui se rendent les vendredis et samedis au sous-sol de la salle municipale de Johnville. Puis, place aux adultes chaque lundi soir.
"Cela me permet aussi de garder la forme", confie-t-il.
Il y a bien des "jeunesses" qui ont été à même de le constater.
FONTE (photo include): La Tribune - Sherbrooke,Québec,Canada
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