Danail Marinov
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NOTRE ETUDE : La poésie comme moyen d’émancipation de la femme)
De la période arabo-musulmane à nos jours
La poésie politique comme moyen privilégié d’expression d’émancipation de la femme arabo-musulmane fut aussi au devant de la scène des intrigues amoureuses et assassinats politiques des Etats de taïfa, comme en témoigne cette élégie d’Hafsâ bint Al-Haj Al-Rakûniyya (XIIe siècle) dédiée au ministre grenadin Abu Ja’far Ibn Saïd, poète et ministre assassiné, sous le règne d’Abû Saïd ‘Uthmân, fils du Calife almohade Abd Al-Mûmen (1129-1162).
Or, son drame est résumé, dans “Itinéraire culturel des Almoravides et des Almohades”, comme suit : “Elle [Hafsâ bint Al-Haj Al-Rakûniyya] est belle, cultivée et libre. Marocaine d’origine, grenadine de naissance et d’A. Tazi évoque notamment : “Sous les Alaouites, le mouvement féministe fut inauguré par Khnatha [bent Bakkar], épouse de Moulay Ismaël [XVIIe siècle], devenue « savante », d’après l’auteur du Jaïch
conseillère très écoutée de son époux, et plus tard de son fils le prince Moulay Abellah, elle promulguait, elle-même, des dahirs et des règlements administratifs.” – “La promotion de la femme”. Mais en ce qui concerne la poétesse Asmâ Al-‘Âmiriyya (XIIe siècle), A. Tazi écrit : “Asmâ Al-‘Âmiriyya, cette Sévillane, fut une poétesse bienheureuse, qui adressa au calife Abd Al-Moumen qui unifia les territoires du Maghreb et de l’Andalousie (524-558/ 1129-1162), une épître relatant son ascendance améride, et lui demandant d’exempter du « inzâl » sa maison (l’impôt sur l’hospitalité) et l’hypothèque sur ses finances, en la terminant par un poème, dont les vers suivants : « Nous connûmes la victoire et la conquête éclatante/ Grâce à notre seigneur le Prince des Croyants// Si le propos portait sur les grandeurs/ Je verrais votre propos s’étendre pour longtemps.”
- Nasarahâ Allâh Al-Raguîbiyya (1975), “C’est le tour du Sahara libéré” :
A la façon des militants politiques dans les médias au XXe siècle, la poésie politique comme moyen privilégié d’expression et d’émancipation de la femme arabo-musulmane des origines à nos jours, on voit Nasarahâ Allâh Al-Raguîbiyya (1975) prendre position en faveur du retour du Sahara marocain à la mère-patrie. Cela nous rappelle singulièrement le rôle politique de Lalla Aïcha, dite [Al-Saïda] Al Horra pour la défense du Nord du Maroc contre l’envahisseur portugais au XVIe siècle.
“Sous les Wattassides, rapporte A. Benabdellah, Lalla Aïcha, dite Al Horra [1495-1565], reçut dès l’enfance, une éducation très soignée et dut parler couramment le castillan ; elle épousa l’allié de son père [le sultan Moulay Ahmed al-Wattasi] contre les Portugais, Ali Al Mandri, le restaurateur de Tétouan où elle trouva le milieu andalou lettré [v. poésie politique] et raffiné auquel elle était habituée. Elle s’initia aux intrigues de la politique, gouverna la ville, en exerçant une autorité souveraine ; la lutte contre l’envahisseur fut son principal souci ; à cet effet, elle avait de nombreux vaisseaux, toujours occupés à pirater, sur les côtes espagnoles (…). Même activité débordante de la femme saâdienne, tant dans le domaine intellectuel , que dans les domaines social et politique.”
De nos jours, cela nous fait penser à la femme marocaine sahraouie, telle Nasarahâ Allâh Al-Raguîbiyya. “Cette dame poétesse sahraouie de la ville de Laâyoune, cite A. Tazi, fait de la poésie dans sa langue hassanie à propos des événements que vivait le Sahara [marocain en 1975]. Ce dont elle dit : « Ce n’est ni réfutation ni plainte/ Le Sahara [marocain] c’est son retour// Si Dieu vivant et glorieux le veut/ Il est inévitable que son drapeau s’y est hissé ! ».” - Op.cit., p.148.
- Meïma bent El Boukhari Sbaï (née en 1952), “L’incontestable marocanité du Sahara” :
En 1994, parut un recueil de la poétesse marocaine sahraouie Meïma bent El Boukhari Sbaï, sous le titre : “Le roi dont nous connaissons l’ascendance et l’alliance”, traduit en français de la langue hassani par Lahcen ben Omar et préfacé par Mohamed Fadel Sidi Haïba, animateur de l’émission “De la culture populaire”, à la Radio Marocaine de Laâyoune. C’est aussi le cas d’un exemple de la poésie politique comme moyen privilégié d’expression et d’émancipation de la femme arabo-musulmane. Or, Meïma bent El Boukhari Sbaï est née en 1952, au Sahara marocain. Elle appartient à la tribu des Ouled ben Sbaâ, s’intéresse aux traditions hassanies et surtout à la poésie. Elle vit actuellement à Laâyoune, au Sud du Maroc. De sa ferveur poétique patriotique, voyons :
« Quels grâces et bienfaits !/ Ô, peuple du Sahara !/ Quelle grâce que Hassan vous ait étreints,/ Et ralliés à vos frères marocains !// Protégés et bien aimés,/ Hassan vous a grâciés,/ Par l’allégeance,/ En sujet fidèles sous ses auspices.// Rentrez donc ! Vous qui demeurez encore/ Là-bas,/ Endurant sauvageries et tortures,/ Loin de la patrie qui vous chérit,/ Où la vie vous attend,/ A côté du Roi/ Altiers et sublimes !! »
En conclusion, que ce soit la poésie érotico-mondaine, mystico-éducative ou lyrico-politique, il s’avère que, des origine à nos jours, la poésie fut un moyen privilégié d’expression et d’émancipation de la femme arabo-musulmane.
“Mais, objecte A. Benabdellah, la doctrine de Mohammed ne tarda pas à sombrer dans une grave stagnation, sous l’effet des interprétations fallacieuses de quelques esprits dogmatiques, ridiculement formalistes (…).
Des esprits éclairés n’avaient pas hésité, alors, à réagir rigoureusement dès le XVIe siècle (…). Des appel à la réforme (…) prêchaient le retour au libéralisme social [vis-à-vis de la femme arabo-musulmane], instauré par l’Islam, dont les vrais principes commençaient, alors, à s’estomper.” La preuve en est le florilège poétique comme moyen privilégié d’expression et d’émancipation de la femme arabo-musulmane des origines à nos jours exploré plus haut.
Par Dr.Mohammed SOSSE ALAOUI
Edité le: vendredi 28 mars 2008.
Or, son drame est résumé, dans “Itinéraire culturel des Almoravides et des Almohades”, comme suit : “Elle [Hafsâ bint Al-Haj Al-Rakûniyya] est belle, cultivée et libre. Marocaine d’origine, grenadine de naissance et d’A. Tazi évoque notamment : “Sous les Alaouites, le mouvement féministe fut inauguré par Khnatha [bent Bakkar], épouse de Moulay Ismaël [XVIIe siècle], devenue « savante », d’après l’auteur du Jaïch
conseillère très écoutée de son époux, et plus tard de son fils le prince Moulay Abellah, elle promulguait, elle-même, des dahirs et des règlements administratifs.” – “La promotion de la femme”. Mais en ce qui concerne la poétesse Asmâ Al-‘Âmiriyya (XIIe siècle), A. Tazi écrit : “Asmâ Al-‘Âmiriyya, cette Sévillane, fut une poétesse bienheureuse, qui adressa au calife Abd Al-Moumen qui unifia les territoires du Maghreb et de l’Andalousie (524-558/ 1129-1162), une épître relatant son ascendance améride, et lui demandant d’exempter du « inzâl » sa maison (l’impôt sur l’hospitalité) et l’hypothèque sur ses finances, en la terminant par un poème, dont les vers suivants : « Nous connûmes la victoire et la conquête éclatante/ Grâce à notre seigneur le Prince des Croyants// Si le propos portait sur les grandeurs/ Je verrais votre propos s’étendre pour longtemps.”
- Nasarahâ Allâh Al-Raguîbiyya (1975), “C’est le tour du Sahara libéré” :
A la façon des militants politiques dans les médias au XXe siècle, la poésie politique comme moyen privilégié d’expression et d’émancipation de la femme arabo-musulmane des origines à nos jours, on voit Nasarahâ Allâh Al-Raguîbiyya (1975) prendre position en faveur du retour du Sahara marocain à la mère-patrie. Cela nous rappelle singulièrement le rôle politique de Lalla Aïcha, dite [Al-Saïda] Al Horra pour la défense du Nord du Maroc contre l’envahisseur portugais au XVIe siècle.
“Sous les Wattassides, rapporte A. Benabdellah, Lalla Aïcha, dite Al Horra [1495-1565], reçut dès l’enfance, une éducation très soignée et dut parler couramment le castillan ; elle épousa l’allié de son père [le sultan Moulay Ahmed al-Wattasi] contre les Portugais, Ali Al Mandri, le restaurateur de Tétouan où elle trouva le milieu andalou lettré [v. poésie politique] et raffiné auquel elle était habituée. Elle s’initia aux intrigues de la politique, gouverna la ville, en exerçant une autorité souveraine ; la lutte contre l’envahisseur fut son principal souci ; à cet effet, elle avait de nombreux vaisseaux, toujours occupés à pirater, sur les côtes espagnoles (…). Même activité débordante de la femme saâdienne, tant dans le domaine intellectuel , que dans les domaines social et politique.”
De nos jours, cela nous fait penser à la femme marocaine sahraouie, telle Nasarahâ Allâh Al-Raguîbiyya. “Cette dame poétesse sahraouie de la ville de Laâyoune, cite A. Tazi, fait de la poésie dans sa langue hassanie à propos des événements que vivait le Sahara [marocain en 1975]. Ce dont elle dit : « Ce n’est ni réfutation ni plainte/ Le Sahara [marocain] c’est son retour// Si Dieu vivant et glorieux le veut/ Il est inévitable que son drapeau s’y est hissé ! ».” - Op.cit., p.148.
- Meïma bent El Boukhari Sbaï (née en 1952), “L’incontestable marocanité du Sahara” :
En 1994, parut un recueil de la poétesse marocaine sahraouie Meïma bent El Boukhari Sbaï, sous le titre : “Le roi dont nous connaissons l’ascendance et l’alliance”, traduit en français de la langue hassani par Lahcen ben Omar et préfacé par Mohamed Fadel Sidi Haïba, animateur de l’émission “De la culture populaire”, à la Radio Marocaine de Laâyoune. C’est aussi le cas d’un exemple de la poésie politique comme moyen privilégié d’expression et d’émancipation de la femme arabo-musulmane. Or, Meïma bent El Boukhari Sbaï est née en 1952, au Sahara marocain. Elle appartient à la tribu des Ouled ben Sbaâ, s’intéresse aux traditions hassanies et surtout à la poésie. Elle vit actuellement à Laâyoune, au Sud du Maroc. De sa ferveur poétique patriotique, voyons :
« Quels grâces et bienfaits !/ Ô, peuple du Sahara !/ Quelle grâce que Hassan vous ait étreints,/ Et ralliés à vos frères marocains !// Protégés et bien aimés,/ Hassan vous a grâciés,/ Par l’allégeance,/ En sujet fidèles sous ses auspices.// Rentrez donc ! Vous qui demeurez encore/ Là-bas,/ Endurant sauvageries et tortures,/ Loin de la patrie qui vous chérit,/ Où la vie vous attend,/ A côté du Roi/ Altiers et sublimes !! »
En conclusion, que ce soit la poésie érotico-mondaine, mystico-éducative ou lyrico-politique, il s’avère que, des origine à nos jours, la poésie fut un moyen privilégié d’expression et d’émancipation de la femme arabo-musulmane.
“Mais, objecte A. Benabdellah, la doctrine de Mohammed ne tarda pas à sombrer dans une grave stagnation, sous l’effet des interprétations fallacieuses de quelques esprits dogmatiques, ridiculement formalistes (…).
Des esprits éclairés n’avaient pas hésité, alors, à réagir rigoureusement dès le XVIe siècle (…). Des appel à la réforme (…) prêchaient le retour au libéralisme social [vis-à-vis de la femme arabo-musulmane], instauré par l’Islam, dont les vrais principes commençaient, alors, à s’estomper.” La preuve en est le florilège poétique comme moyen privilégié d’expression et d’émancipation de la femme arabo-musulmane des origines à nos jours exploré plus haut.
Par Dr.Mohammed SOSSE ALAOUI
Edité le: vendredi 28 mars 2008.
FONTE: L'Opinion - Morocco
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